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Asma al-Assad : De « Rose du désert » à symbole de l’oppression

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Asma al-Assad, autrefois perçue comme une figure progressiste et moderne dans le paysage conservateur du Moyen-Orient, a vu son image s’effriter au fil des années, jusqu’à incarner la complicité dans un régime brutal. Retour sur le parcours de cette femme controversée, de son enfance en Angleterre à son rôle de « Première Dame de l’enfer ».

Une jeunesse britannique et une image moderne

Née à Londres en 1975 dans une famille syrienne laïque, Asma Akhras semblait destinée à une carrière internationale prometteuse. Diplômée en informatique et littérature française du King’s College, elle entame sa carrière dans la finance à New York et Londres, notamment chez Morgan Stanley. Son quotidien, loin des traditions conservatrices, reflète une éducation tournée vers l’indépendance.

C’est lors de vacances en Syrie qu’elle rencontre Bachar al-Assad, ophtalmologue et héritier d’un régime autoritaire. Leur mariage, en 2000, coïncide avec l’accession au pouvoir de Bachar. Jeune, élégante et occidentale, Asma incarne alors l’espoir d’une Syrie moderne et progressiste, où les femmes pourraient prétendre à plus de droits et de libertés.

De l’espoir à la désillusion

Rapidement, Asma al-Assad façonne son rôle public : création d’organisations caritatives, interviews prestigieuses et présence remarquée lors d’événements internationaux. En 2011, le magazine Vogue la décrit comme une « rose dans le désert », soulignant son style et son intelligence. Elle devient une figure internationale de charme, contrastant avec l’image rigide des premières dames du Moyen-Orient.

Cependant, cette perception s’effondre brutalement avec l’éclatement de la guerre civile syrienne. Tandis que son mari répond aux soulèvements populaires par une répression sanglante, Asma choisit de rester à ses côtés. Des courriels fuités révèlent un contraste glaçant entre son soutien au régime et son style de vie extravagant, marqué par des achats luxueux, tandis que son peuple subit famine, massacres et déplacements forcés.

Une complicité assumée

Durant les années de conflit, Asma joue un rôle actif dans le régime. Elle influence des politiques économiques répressives et soutient ouvertement son mari dans la répression des opposants. À travers des discours, elle justifie les actions du régime en minimisant les atrocités, tout en affirmant être dévouée au bien du peuple syrien. En réalité, son image de « femme libérée » se transforme en celle d’une figure glaciale et indifférente aux souffrances causées par le régime.

Les sanctions internationales, qui la ciblent directement, achèvent de ternir son aura. Désormais perçue comme une co-architecte de la dictature, Asma al-Assad est devenue un symbole d’oppression dans un pays ravagé par une guerre qui a coûté la vie à plus de 500 000 personnes.

Aujourd’hui réfugiée en Russie aux côtés de son mari, Asma al-Assad demeure une figure controversée, oscillant entre glamour passé et implication dans un régime jugé responsable de crimes contre l’humanité.